top of page
Rechercher

LE VIF 10-02-25 Retour au travail des malades de longue durée: «C’est comme pousser quelqu’un dans une piscine froide»

Photo du rédacteur: Magali Mertens de WilmarsMagali Mertens de Wilmars

Un article de Ludivine PONCIEAU


L’Arizona entend remettre au travail au plus vite les malades de longue durée. La reprise d’une activité professionnelle peut être bénéfique pour le patient, à condition de bien évaluer ses capacités et d’être dans le bon timing. Sans quoi, il risque de disparaître à nouveau, mettent en garde une psychologue et une coach professionnelle.


Extraits :


Magali Mertens est coach et disability manager. En 2011, alors âgée de 30 ans et enceinte de son premier enfant, la jeune femme apprend qu’elle est atteinte d’un cancer. Aujourd’hui, c’est elle qui accompagne les patients atteints de cancer dans la reprise d’une activité professionnelle, ainsi que les entreprises dans l’adoption d’une politique plus inclusive. (...)


Pour la coach, la remise au travail des malades de longue durée est une mesure qui a du sens, l’activité professionnelle étant elle-même un facteur de guérison. Mais comme Judith Carrasquer Ferrer, elle s’inquiète des conditions dans lesquelles cette remise au travail devra s’effectuer et de la prise en compte des handicaps invisibles que sont les troubles de la mémoire et de la concentration. Elle cite notamment l’exemple d’une patiente qui exerce le métier de greffière. «Le médecin du travail avait constaté qu’elle ne présentait pas de problème de mobilité et qu’elle s’exprimait bien à la fin de son traitement. Elle était censée reprendre son travail et assister à des audiences cinq heures d’affilées. Or, elle était incapable de lire plus de trois pages d’un livre. Elle peut évidemment remplir d’autres fonctions, mais pour cela il faut qu’elle soit accompagnée et que la reprise puisse se faire en douceur». Pour certains patients, un changement de poste ou de fonctions peut aussi être vécu comme un forme de deuil professionnel lorsque celui-ci ne correspond pas à leurs attentes. (...)


Magali Mertens déplore également le ton réprobateur adopté par l’Arizona à l’égard des malades, «la carotte et le bâton plutôt que l’intérêt du patient et son bien-être». Or, s’il est soumis à une pression trop importante dès son retour, le travailleur risque de disparaître à nouveau. «C’est comme pousser quelqu’un dans une piscine d’eau froide plutôt que de laisser y entrer d’abord jusqu’aux genoux».  Le risque d’épuisement, de dépression et de burnout n’est pas à négliger, souligne-t-elle.


En tant que formatrice en disability management, elle s’étonne enfin que si peu d’entreprises aient connaissance de cette méthode visant le maintien au travail ou un retour au travail de la personne en incapacité en tenant compte de ses besoins individuels et des conditions de travail.  Méthode qui fait d’ailleurs l’objet d’une formation certifiée par l’INAMI depuis 2014. «Néanmoins, je sens depuis peu un réel intérêt des employeurs pour ces outils. Ils souhaitent vraiment savoir comment mieux accompagner ces malades de longue durée, comment mener un entretien de préreprise et quelles tâches leur proposer».







 
 
 

Comments


0476548540

  • LinkedIn
  • Facebook

©Magali Mertens de Wilmars, 2021

Numéro d'entreprise : 0563.367.783

Pour les conditions générales de vente et la politique de confidentialité, veuillez contacter l'auteure via la page contact

bottom of page